Parc éolien de Verrières en Aveyron

L'environnement

Le côté citoyen

La commune de Verrières est propriétaire à 50% de la SAS V’ÉOL (société portant l'Autorisation Environnementale), elle pèse ainsi sur les choix d’actionnaires futurs en cohérence avec ses objectifs et c’est en ce sens que des discussions ont été engagées avec un certain nombre d’acteurs du territoire, en vue de leur entrée au capital de V’éol. Elle a également proposé et signé des statuts en ayant comme préambule la volonté de maximiser les retombées pour le territoire.

Gardant à cœur que ce parc soit majoritairement public et citoyen, de nombreux acteurs régionaux nous ont déjà fait part de leurs intentions de rejoindre le projet dès qu’il le jugeront opportun. Ainsi, nous avons eu des lettres d’intention de la communauté de commune Muse et Raspes du Tarn, de la région Occitanie, de l’AREC Occitanie, et d’Enercoop Midi-Pyrénées.

Au départ, Verrières avait imaginé une coopérative citoyenne, à l’échelle de la commune, qui pourrait proposer à ses administrés d’investir dans le projet. Après réflexions, il nous a semblé plus adapté de réfléchir à l’échelle du Parc Naturel Régional des Grands Causses. La coopérative d’intérêt collectif Sud Energia était donc la meilleure entité pour le faire et dès 2020 nous avons entamé des discussions avec cette dernière. Cette coopérative sera le vecteur d’investissement citoyen auquel nous tenons.

En accord avec nos démarches et réflexions, nous avons obtenu le label Energie Partagée. La vocation d’Énergie Partagée est d’accompagner une réappropriation de l’énergie par les citoyens, non-seulement financièrement par leur implication au capital de ces projets de territoires, mais aussi par une participation active aux réflexions de fond qui composent une transition énergétique durable et partagée.

Par ailleurs, grâce à notre investissement et notre important pouvoir décisionnaire dans la SAS V’éol, nous espérons pouvoir mettre en place divers mécanismes de redistribution pour les habitants. Nous réfléchissons par exemple d’ores et déjà à des contrats de distribution d’électricité privilégiant les habitants en covisibilité du parc. Nous espérons aussi pouvoir abonder dans des fonds réservés à l’isolation thermique des bâtiments et tous les dispositifs que la nécessité de neutralité carbone implique et qui seront à même d’être déployés sur notre territoire.

Respect de l'environnement

L’élaboration du projet a dû respecter des recommandations strictes définies par les services de l’Etat afin que la MRAe (mission régionale d'autorité environnementale), une entité indépendante chargée de l'évaluation environnementale, le valide.

Les deux aspects potentiellement les plus sensibles de celui-ci (avifaune et intégration paysagère), ont donné lieu à d’importantes études ciblées réalisées par des bureaux d’études reconnus nationalement pour leurs expertises dans ces domaines.
Pour chaque enjeu, la doctrine ERC (Eviter / Réduire / Compenser) a été respectée et menée aussi loin que possible. Les bureaux d’études EXEN (chiroptère, avifaune), CORIEAULYS (paysage) et ECTARE (flore, habitat et faune terrestre) ont défini ensemble, pendant plus d’un an les mesures de réduction, d’accompagnement et de compensation des impacts du projet.

La localisation de ce projet n’a bien évidemment pas été faite au hasard.

Outre les aspects techniques qui nécessitent une implantation garantissant que la force et la régularité du vent le rende viable, nous avons précautionneusement choisi un site qui soit en accord avec notre plan local d’urbanisme. Il a pour objet de viser à assurer les conditions d’une planification durable du territoire, prenant en compte les besoins des habitants et les ressources de celui-ci, en conjuguant les dimensions sociales, économiques et environnementales (dont la gestion économe de l’espace et la lutte contre l’artificialisation des sols).

De plus, le site a été reconnu « zone potentielle de développement éolien innovant » par le Schéma de Cohérence territoriale du Parc Naturel Régional des Grands Causses dès 2016.

Le SCoT établit les grandes options qui présideront à l’aménagement et au développement du territoire pour les 20 ans à venir (habitat, économie, mobilités, agriculture, environnement, commerce, tourisme, patrimoine et paysage). Il permet de créer une véritable stratégie territoriale en définissant les conditions de développement de chaque commune et communauté de communes au regard de ses spécificités, de ses atouts propres, mais également de tout ce qu’elle partage avec les autres parties du territoire.

Enfin, au regard de la loi qui, en France, impose une distance minimum entre une éolienne et une habitation de 500 mètres, nous avons veillé à ce qu’aucune habitation ne soit située à moins de 1000 mètres, bien au-delà du cahier des charges et des préconisations nationales.

Au sujet du raccordement électrique, les câbles seront enterrés et ils suivront intégralement les routes existantes jusqu’au poste de raccordement dans le parc d’activités Millau Viaduc 2. La cicatrice potentielle, causée par les tranchées rebouchées, pourra être visible une saison, le temps que la végétation spontanée s’y développe, cachant le linéaire du sillon.

Protection des chauves-souris

Un suivi actif au sol a été réalisé ainsi que des écoutes passives à partir d’enregistreurs. Plusieurs espèces ont été constatées sur le site et les enjeux ont été caractérisés.

Afin de ne pas détruire d’habitat ou d’individus d’espèces protégées, l’étude d’impact consistant en un suivi écologique au niveau des boisements à défricher, du débroussaillage et de la coupe d’arbres, a permis de limiter la période des travaux d’intervention sur la forêt uniquement du 1er septembre au 15 novembre.

De plus, nous prévoyons également d’installer un modèle d’éolienne dont la distance des pales au sol est de 50 mètres, ce qui limite considérablement la mortalité des chiroptères.

Protection des chauves-souris au Parc Eolien de Verières en Aveyron Occitanie
Il est important de rappeler que tous les aérogénérateurs sont construits de façon à ne pas encourager les chauves-souris à s’y installer ; tous les vides et interstices étant rendus inaccessibles, et leurs abords gérés et entretenus de façon à réduire le plus possible la concentration des insectes.

Enfin l’éclairage sera réduit au minimum obligatoire et les zones d’accumulation d’eau seront évitées. Pour finir, un plan de bridage durant certaines périodes de l’année sera mis en place afin de réduire encore davantage le risque.

D’autre part, veillant à conserver et promouvoir l’implantation de ces mammifères, la SAS V’éol s’est engagée à créer un îlot de sénescence de 5 hectares et la pose de 50 gîtes artificiels.

Protection des oiseaux

De nombreux rapaces, et notamment les vautours colonisent les falaises des gorges du Tarn et de la Jonte situées à plus de 10 kilomètres du site.

Même si leurs habitudes de vol les font survoler nos causses, la plupart du temps, à une altitude bien supérieure aux installations éoliennes, nous ne pouvions cependant pas négliger le risque de mortalité dû aux pâles des machines.
Afin de bien qualifier cet aléa, des études ont été réalisées, par Exen, dans le but de connaître les habitudes de vol des grands rapaces. Nous avons donc eu accès à des cartographies fines qui nous ont permis de mettre en place des mesures de réduction d’impact.

Concernant le site d’implantation de Verrières, le vautour fauve est le principal voyageur susceptible de passer près des installations, en raison de ses lieux d’alimentation.

Les exploitants agricoles ont pour habitude de placer leurs bétails morts dans des endroits réservés appelés « placettes » ; même si aucune de celles-ci ne sont proches du site d’exploitation éolien, nous sommes en constante discussion avec eux afin d’être attentif à la mortalité aviaire et pouvoir les déplacer si nécessaire.

Vautour fauve et protection des oiseaux - Parc Eolien de Verrière en Aveyron

De plus, les machines seront équipées d’un système de détection/régulation avifaune qui identifie l’entrée des oiseaux concernés dans la sphère de détection des éoliennes.

Ce dispositif autonome a la faculté, de jour comme de nuit, d’analyser l’activité de la faune volante et de stopper la rotation des machines les plus proches en cas de danger. Cet outil repose principalement sur une technologie automatisée qui s’optimise progressivement au fil de sa mise en œuvre (adaptation aux sites, évolution des paramétrages, développement de l’intelligence artificielle…) et des suivis réalisés sur des parcs en activité.

Être un site pilote

Restant en accord avec l’éthique que nous nous sommes fixée, nous espérons que ce projet puisse être une sorte de vitrine, servant d’exemple et de support dans l’émergence d’autres aventures citoyennes de ce type.
En ce sens, nous imaginons que celui-ci soit un laboratoire où nous pourrions mettre en place et voir évoluer différents systèmes qui s’imposeront peut-être demain dans le domaine éolien. (Peinture spécifique des aérogénérateurs, éclairage restreint, lutte anti-incendie, etc…)

Arrêté portant autorisation de la demande d'autorisation environnementale d'exploiter le parc éolien, installation de production d'électricité utilisant l'énergie mécanique du vent, sur le territoire de la commune de Verrières par la société Véol